مجلة مغرب القانونفي الواجهةRedouane HABBOUBI : Finalité gagnant-gagnant et la coopération sud-sud Maroc-Afrique 

Redouane HABBOUBI : Finalité gagnant-gagnant et la coopération sud-sud Maroc-Afrique 

Redouane HABBOUBI : Docteur en droit public et sciences politiques Université Cadi Ayyad, Marrakech .Thématique : « Rôle du Maroc dans la coopération sud-sud entre les pays africains ».


RESUME :

      L’approche gagnant-gagnant reste parmi les principes de la coopération sud-sud, le respect de cette vision impose au Maroc et aux pays d’Afrique de formuler des politiques étrangères, de bénéficier en même temps et tirer profit à  court, moyen et long terme. L’intérêt commun est l’objectif des deux parties de cette coopération.

MOTS CLES:

Gagnant-gagnant , coopération sud-sud, Afrique


ABSTRACT:

      The win-win approach remains among the principles of South-South cooperation, respect for this vision requires Morocco and African countries to formulate foreign policies, to benefit at the same time and to benefit in the short, medium and long term. The common interest is the goal of both parties in this cooperation.

KEYWORDS:

 Win-win, South-South cooperation, Afrique


1.Introduction :    

           L’approche gagnant-gagnant reste parmi les principes de la coopération sud-sud, le respect de cette vision impose au Maroc et aux pays d’Afrique de formuler des politiques étrangères, de bénéficier en même temps et tirer profit à  court, moyen et long terme. L’intérêt commun est l’objectif des deux parties de cette coopération.

        Le terme  gagnant-gagnant « win-win » est utilisé premièrement par le psychologue Thomas Gordon, qui l’a utilisé  pour résoudre les conflits  des enfants avec leurs parents ou  enseignants, l’utilisation du concept  est passée au    management. Après, elle est généralisée dans d’autres domaines comme l’économie, la sociologie et  la diplomatie,…

  1. Problématique :

       La coopération sud-sud entre les pays africains a adopté une approche gagnant-gagnant pour relancer le développement et l’économie des pays africains .Est-ce qu’elle a aboutit aux finalités présumées par les peuples du continent ?

3.Méthodologie et résultats :

   Dans un contexte de mondialisation néolibérale, de rivalité entre le Nord et le Sud, les pays d’Afrique paraissent comme un champ d’investissement pour plusieurs forces économiques internationales traditionnelles(  la Russie , la France, la Chine…).

A partir de ce constat essayons d’analyser les relations afro-africaines, et la  comparer avec d’autres relations économiques et politiques et conclure si ces dernières  peuvent-elles une alternative aux relations avec les forces économiques du monde.

 4 : L’approche gagnant-gagnant et la coopération sud-sud :

      L’approche gagnant-gagnant est devenue plus utilisée dans les dernières années surtout dans les domaines de coopération économique et politique, liée au développement durable, adoptée officiellement par plusieurs Etats comme la Chine, c’est un nouveau modèle consistant au gain mutuel des parties de la coopération.

    Ayant des racines de la théorie des jeux est définie comme un résultat d’une négociation favorable à chacune des parties comme  les contrats gagnant-gagnant [1].

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     Un accord gagnant-gagnant (Win-Win en anglais) est un compromis par lequel chaque partenaire se préoccupe de l’intérêt de l’autre,  c’est un  avantage commun des deux parties, un partage des gains, un accord qui accroît les intérêts mutuels.

        Dans cette optique, les deux partenaires concernant notre sujet sont le Maroc et les pays d’Afrique, chacun se préoccupe de l’intérêt de l’autre pour le gain des deux parties à titre d’égalité et sur tous les niveaux économique, politique et social…

         Le partage du développement est un objectif commun, et donc chaque décision doit prendre cette finalité gagnant-gagnant comme principe d’égalité d’intérêts. L’exemple de la création d’une zone libre échange [2]  continentale africaine et l’intégration commerciale doit répondre à cette finalité.

        La ZLECA va donner au pays africains une relance économique par l’enlèvement des barrières douanières et tarifaires inter-africaines, d’où l’augmentation des échanges commerciaux.

        La réintégration à l’Union Africaine donne au Maroc d’importantes opportunités  pour relancer l’économie et assurer un développement important  et durable  pour  conquérir de nouveaux marchés et surtout le marché de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe  qui présentent une niche importante d’avenir.

         La transition de l’approche aide publique APD[3] du Nord vers  l’approche « gagnant-gagnant » par partage soit nord-sud  ou sud-sud  peut transmettre le développement durable et augmenter la coordination  entre les deux pôles du monde sud et nord.

         Depuis longtemps, les pays du nord considérés comme des économies avancées par rapport aux pays du sud, c’est un effet direct de la colonisation et de la division de travail.

         A l’opposé de l’octroi des aides publiques par les pays du nord qui ont adopté une approche de charité et n’est plus valable aujourd’hui, les pays émergents adopte une approche  gagnant-gagnant avec les partenaires du sud pour partager le développement[4].

         A l’instar de ces pays, le Maroc essaie de partager ses compétences et ses investissements avec les pays africains pour exploiter les intérêts communs avec ses partenaires en adoptant ce modèle gagnant-gagnant dans la coopération internationale.

        Lors d’une interview avec ‘’Les inspirations ECO’’, Pascal Boniface a qualifié la présence Marocaine en Afrique une opportunité qui peut être une approche gagnant-gagnant[5].

        Le développement du continent africain peut être réalisé par contribution de toutes les forces, pas seulement le Maroc, c’est un effet de synergie et de partage d’expertise.

          C’est l’effet de complémentarité des compétences et atouts de différents partenaires qui peut mener les pays du continent africain au stade des pays développés.

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         L’occident a perdu sa domination avec la mondialisation, les pays émergents commencent à s’émanciper économiquement et politiquement, et imposent un courant diplomatique et économique comme modèle au niveau mondial.

  1. L’approche gagnant -gagnant peut elle être effectivement en faveur des deux parties?

          La division du travail est fortement accusée   car elle favorise les pays du nord, les relations économiques Nord-Sud sont inégales .Le monopole technique a pesé sur les pays d’Afrique, ils sont imposés à s’orienter  vers  le sud, surtout  la Chine et les pays d’Afrique.

      La Chine a adopté l’approche win- win avec les pays d’Afrique, le besoin à conquérir d’autres marchés et bénéficier des ressources naturelles du continent comme l’énergie et les matières premières l’a poussée  à prendre cette offensive stratégique.

          Les nouvelles relations sino-africaines sont motivées par la soif de la Chine pour les ressources naturelles de l’Afrique, la recherche de marchés internationaux pour ses produits manufacturés et d’opportunités commerciales pour ses multinationales. Les nouvelles relations économiques sino-africaines, bien qu’elles soient encore largement «gagnant-gagnant», pourraient bientôt se transformer en  relations «gagnant-perdant» en faveur de la Chine[6].

         La coopération sud-sud avec l’approche gagnant-gagnant peut se transformer en  une approche  gagnant perdant si les bases de partage et équité et gain commun ne se respectent pas, et le monopole technologique persiste encore. Les pays du sud cherchent une indépendance économique et technique, les partenaires cherchent un marché le plus long possible. Le retard scientifique et technologique industriel a pesé sur l’économie et l’exploitation des ressources naturelles.

    La décision chinoise du sommet de Beijing 2006 de doubler les investissements en Afrique à 100 milliards de dollars en 2010 était un fait marquant des relations entre la Chine et les pays d’Afrique. La volonté d’approfondir le partenariat stratégique publié au’’ Livre Blanc’’ concernant “La politique de la Chine à l’égard de l’Afrique” qui qualifie ces relations en égalitaires et adoptant une approche ‘’gagnant-gagnant’’[7].

         Les entreprises de tous les pays du monde cherchent la richesse en investissant dans les pays du continent, pour bénéficier de cette évolution importante.

         A l’instar de ces pays, le Maroc est intéressé par cette opportunité incontournable, surtout il fait partie du continent et peut donner un surplus dans plusieurs domaines.

           Le Maroc est en émergence permanente et investit dans l’infrastructure, les banques, les télécommunications, les assurances, les minerais …etc. Cette expertise peut être partagée en adoptant l’approche gagnant-gagnant.

         Beaucoup de pays africains enregistrent une forte croissance, et peuvent collaborer entre eux pour un développement et un bien être de leurs citoyens.

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          Dans la carte ci-dessous, six pays africains ont les plus fortes croissances sur dix au niveau mondial, c’est une création de richesse importante qui aura un fort impact sur l’économie africaine et le niveau de développement des populations. Le Ghana  et l’Ethiopie dépassent 8%, la Cote d’ivoire et Djibouti dépassent les 7%, le Sénégal et la Tanzanie ont des taux de croissance 6.9 et 6.8 respectivement.

Fig5 : Les rois  de la  croissance  en Afrique

Source :(Courrier International Sources «Quartz», Banque mondiale)[8]

Conclusion :

      L’approche gagnant-gagnant est une source importante du développement du Maroc et des pays africains, dans le cadre de la coopération sud-sud.

La réintégration à l’Union Africaine donne au Maroc d importantes opportunités  pour relancer l’économie, créer l’emploi et conquérir de nouveaux marchés.


BIBLIOGRAPHIE :

Arnaud Zacharie « L’impact de la coopération Sud-Sud sur les politiques traditionnelles de coopération au développement » Communication au Congrès de  la Société québécoise de Science politique (Université de Québec à Montréal, du 17 au 19 mai 2017).

Phineas Bbaala , 2015 ‘’ Emerging Questions on the Shifting SinoAfrica Relations: ‘Win-Win’ or ‘Win-Lose’? Africa Development’’, Volume XL, No. 3, 2015, pp. 97-119 , Council for the Development of Social Science Research in Africa, (ISSN 0850-3907).

https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais   ;consulté le 20/11/2020

http://www.iris-france.org/85977-la-politique-africaine-du-maroc-est-pertinente/Interview de Pascal Boniface – Le inspirations ECO ;consulté le 19/12/2020.

Courrier International Sources «Quartz», Banque mondiale sur l’adresse du site : lien ici


[1] https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais    consulté le 20/11/2019

  • [2] L’accord sur la Zone de libre-échange continentale Africaine (ZLECA) par 44 pays africains, mercredi 21 mars  2018 à Kigali lors d’une session extraordinaire de l’Union Africaine.

[3] Aide publique au développement.

[4] Arnaud Zacharie « L’impact de la coopération Sud-Sud sur les politiques traditionnelles de coopération au développement » Communication au Congrès de  la Société québécoise de Science politique (Université de Québec à Montréal, du 17 au 19 mai 2017).

[5] http://www.iris-france.org/85977-la-politique-africaine-du-maroc-est-pertinente/Interview de Pascal Boniface – Le inspirations ECO.

[6] Phineas Bbaala , 2015 ‘’ Emerging Questions on the Shifting SinoAfrica Relations: ‘Win-Win’ or ‘Win-Lose’? Africa Development’’, Volume XL, No. 3, 2015, pp. 97-119 , Council for the Development of Social Science Research in Africa, (ISSN 0850-3907).

[7] Nations Unies (CEA-AN) ,Rabat, 2011, Site internet  URL : http: www.uneca-an.org / www.uneca.org

[8] lien ici

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